Du 2 au 4 juillet, 4 membres du Lichen ont participé au forum Co-Construire, dont le thème cette année résonnait particulièrement avec nos explorations au Lichen : « Pas de coopération entre humains sans coopération avec les vivants. »
Pendant 3 jours, nous avons exploré des manières de re-tisser nos liens au vivant, pris le temps de nous « laisser habiter » par les êtres vivants qui nous entourent et de dialoguer avec d’autres formes de vie pour tenter de prendre en compte leurs perspectives.
Aurélie Brunet et Séverine Romanowski ont eu la joie d’animer un atelier autour de la méthode de Représentation du vivant par la chaise vide, tandis que Christelle Dupont et Myriam Ouddou ont animé l’atelier Vis-ma vie de non humain.
Le Lichen a ensuite co-animé une Concertation avec les Vivants avec plus de 200 personnes. Les participant·e·s ont représenté les perspectives et les intérêts de différentes groupes d’espèces – les vivants du sol, les arbres, les champignons, les oiseaux, les insectes, les plantes sauvages, les petits mammifères, les humains, lors d’un temps de concertation autour du réaménagement du parc de la Maison Culturelle de Tournai.
Répartis en Conseils des Vivants de 24 membres, ils et elles ont tour d’abord vécu un temps d’immersion sensorielle dans le parc pour se relier au lieu et aux espèces qu’ils représentaient.
Ensuite, ils et elles se sont réuni·e·s en ateliers au cours desquels ils ont partagé leur ressentis et leurs besoins pour vivre harmonieusement dans ce parc. Puis, en tant que représentant·e·s des espèces du lieu, ils et elles ont proposé et débattu d’actions concrètes pour améliorer la cohabitation inter-espèces.
L’atelier a permis de faire émerger de nombreuses propositions concertées – actuellement en cours de documentation, dont voici quelques exemples :
- Remplacer les clôtures par des haies adaptées à l’écosystème local pour favoriser la diversité d’habitats et de nourritures*.*
- Créer des points d’eau, sous la forme de mares, avec un sol naturel (argile, cailloux, roche).
- Remplacer la tonte par l’installation de moutons pour pâturer les sols afin d’éviter le tassement des sols par les machines.
Nous retenons de cette expérience que l’atelier de Concertation avec les vivants est réalisable avec succès à grande échelle et avec des niveaux variés d’expérience de relation sensible avec la nature.
Nous retenons aussi qu’il suscite des interrogations récurrentes : Comment amener des élus locaux à vivre cette expérience décalée ? Comment croiser les constats et propositions issues de la Concertation avec des savoirs scientifiques sur l’état réel des besoins des espèces du lieu ? Comment rendre légitime ces méthodes pour les faire vivre dans des situations réelles ?
Pour en savoir plus : traces de Coconstruire



Crédit photo : Co-construire